Entretien avec Alexis Rauber, Directeur du bureau de Valence - ADD ASSOCIÉS
14 Sep 2021

Entretien avec Alexis Rauber, Directeur du bureau de Valence

Alexis Rauber aime le golf et la gastronomie, mais surtout les gens et le contact. Cela a même structuré ses choix de carrière. Ses premières envies vont à la Médecine. Il fait d’ailleurs, en scientifique qu’il est, deux premières années. Mais ses désirs de dentisterie le quittent et il s’oriente vers un cursus de Droit. Détenteur, quelques années plus tard, d’un Master 2 "Droit bancaire et financier", celui-ci commence naturellement par la banque, en tant que conseiller patrimonial, et précise que "juriste convaincu et intéressé par la protection du patrimoine de mes clients, je ne me sentais pas à ma place". C’était être en contact des clients, faire valoir leurs droits et respecter leurs intérêts qui l’intéressait. Il entre alors au CFPN de Lyon pour s’orienter vers le notariat et intègre une Étude notariale. C’est à la faveur d’une annonce débusquée par un ami qu’il répond à une offre d’emploi pour la succursale d’ADD de Lyon et intègre ainsi l’équipe d’Alexandre Lombard, en février 2017. Ses besoins de contacts satisfaits il est, depuis, épanoui et fidèle à ADD, entreprise dont il apprécie, par ailleurs, la sobriété et l’éthique.

Vous êtes depuis peu Directeur du bureau de Valence : pour quelles raisons avez-vous accepté cette charge ?
J’ai créé le bureau de Valence en mai 2021. J’y ai déménagé avec enthousiasme car ce nouveau bureau est à la croisée des départements de l’Ardèche, de la Drôme et de l’Isère, sur lesquels je travaillais déjà depuis plusieurs années, depuis Lyon. Je suis, ainsi, au plus proche à la fois du notariat et des successions, ce qui me permet de libérer du temps en réduisant les trajets. La création de cette succursale constitue la première installation physique d’un généalogiste successoral sur le secteur de la Drôme. Plus spécifiquement, j’aime ce secteur pour la beauté de ses paysages et le plaisir que je prends à m’y déplacer. Il y a une multitude d’environnements, aussi bien citadins que ruraux. Comme pour ce métier qui nous permet d’avoir chaque jour un emploi du temps différent, ce secteur permet de passer de la montagne à la plaine, de la ville à la campagne. C’est un véritable plaisir de rouler sur les routes sinueuses d’Ardèche, de voir apparaitre les montagnes autour de Grenoble, ou les champs de lavande dans la Drôme !

La création de cette succursale constitue la première installation physique d’un généalogiste successoral sur le secteur de la Drôme.

Quels sont les enjeux - légaux, humains, relationnels - les plus forts que le milieu de la généalogie doit aujourd’hui, selon vous, affronter ?
L’enjeu principal, selon moi, est de faire face à la perte des liens familiaux et à l’éloignement toujours important que l’on perçoit au sein des familles. Les nouvelles technologies nous permettent de discuter avec des interlocuteurs à l’autre bout du monde, souvent au détriment des proches et de notre histoire personnelle. Reconstituer une histoire familiale peut s’avérer complexe, d’autant plus lorsqu’un défunt laisse des enfants qui ne se connaissent pas. J’ai eu le cas il y a quelques années dans un dossier. Deux frères et une sœur qui ne s’étaient jamais vus. Lors de la réalisation de l’inventaire, ils étaient présents et l’ambiance a été complexe pendant les premières heures. J’avais finalement plus de lien avec chacun d’entre eux qu’ils pouvaient en avoir malgré leur lien de sang. L’humain sera toujours au cœur de notre métier. C’est la base de notre profession de généalogiste. Il est important de le garder au premier plan car le monde actuel à tendance à l’oublier. Nous utilisons des technologies de pointe pour travailler, avec une digitalisation importante au sein d’ADD, cependant notre client reste humain et nous le gardons toujours à l'esprit.

Quelles sont d'après vous les dispositions qu’il faut avoir pour travailler dans le milieu de la généalogie successorale ?
Ce métier réclame, en premier lieu une grande curiosité, indispensable à une recherche toujours plus poussée. J’ai le cas dans un dossier actuellement : le défunt n’était censé posséder que des comptes bancaires. À force d’acharnement et de discussions avec la famille, j’ai pu découvrir des parcelles de terres autour de Chambéry, ainsi qu’une grange avec vue sur le Lac du Bourget. Je suis content pour eux d’avoir persévéré. Ce métier nécessite également une empathie importante, il faut être capable de comprendre la détresse de nos clients qui découvrent le décès d’un proche absent de leur vie de plusieurs années ou d’un père ou d’une mère inconnue. Il n’est pas toujours facile se mettre à leur place. A fortiori dans le contexte d’un décès, il faut se confronter à leur détresse. Il faut également être fin psychologue pour ne heurter personne et faire aboutir le dossier, surtout lorsque les 40 héritiers ont une vision différente ! Cela arrive malheureusement assez souvent lorsqu’il faut trouver un accord sur le prix de vente d’un bien immobilier, par exemple.

Il faut être fin psychologue pour ne heurter personne et faire aboutir un dossier, surtout lorsque 40 héritiers ont une vision différente !

La généalogie regorge d’anecdotes sur des dossiers rares. En avez-vous une que vous voudriez nous partager ?
C’est vrai que la routine n’existe pas dans cette profession. Je suis stimulé quotidiennement puisque chaque journée est unique ! Je mets également un point d’honneur à faire tout mon possible pour satisfaire nos clients, les héritiers. Que ce soit en termes de délai ou dans le cadre de la négociation lors de la liquidation du patrimoine, il est important qu’ils ne sentent pas lésés et qu’ils puissent bénéficier au maximum de cet héritage surprise. Parfois, certaines scènes mémorables se produisent. Il y a quelles années j’ai procédé avec une notaire à l’ouverture d’un coffre oublié par une défunte en Savoie, sachant qu’elle avait refait sa vie sur la côte d’Azur depuis de nombreuses années. À l’intérieur du coffre tout semblait ordinaire, jusqu’à l’ouverture d’une enveloppe assez épaisse. Cette enveloppe contenait des centaines de billets qui pouvaient représenter une somme confortable étant donné l’épaisseur de papier. En fait, une fois l’enveloppe ouverte, elle contenait exclusivement des francs oubliés par la défunte. Il n’était plus possible de les convertir en Euros depuis de nombreuses années : les héritiers ont simplement pu récupérer un bout d’histoire monétaire ou de quoi tapisser un mur de jolis billets !