
5 questions à Alexandre Lombard, Directeur Régional de ADD Lyon
Alexandre Lombard est Directeur Régional de la succursale d'ADD Associés Lyon. Il y travaille depuis 2008 et a accepté de répondre à nos "5 questions à". L'occasion d'en apprendre plus son son quotidien, les enjeux de son métier et de la généalogie successorale. Mais aussi de parler famille, route, expertise et humanité.
Quel est votre parcours, avant de rejoindre ADD Associés ?
Je suis entré dans la profession par hasard. J'ai une double Licence en Droit et Gestion immobilière, une Maîtrise en Droit Notarial et j'ai également suivi un DESS de Droit Immobilier, une formation d’Huissier de Justice puis l’Ecole Nationale de Procédure avant de devenir huissier stagiaire et d’occuper cette place durant deux ans et demi. Donc je reconnais que le milieu notarial, je baigne dedans depuis longtemps ! Mais ce que je veux dire en parlant de hasard, c'est que la généalogie successorale, l’idée d’un métier dédié spécifiquement à la recherche d’héritiers, je ne savais pas que ça existait avant qu'un cabinet de recrutement me contacte ! Être huissier ne me correspondait pas, c'est pesant d’un point de vue humain. En même temps, j'avais besoin de contact et de rapports… humains justement. J'ai donc accepté ce challenge qui consistait à développer l'activité d'ADD Associés sur le territoire lyonnais – façon de parler, nous couvrons huit départements –, un challenge fort dans la mesure où la succursale de Lyon constituait l’implantation qui avait le plus de Notaires en charge. Cela m'a permis de profiter de ces moments, seul sur la route, qui composent aussi le quotidien du métier (sourire).

Quelles sont les missions inhérentes à votre fonction ? Y a-t-il des compétences spécifiques à avoir ?
Directeur Régional de la succursale d’ADD Lyon, ma mission, au-delà de la gestion de mon équipe et du développement de l’Etude en général, consiste d’une part, à suivre l’avancée des recherches des dossiers dont mandat nous est donné, jusqu’à la remise de nos conclusions au Notaire liquidateur ; et, d’autre part, suite au dépôt de nos conclusions, nous avons à procéder au règlement des dossiers de succession pour le compte des héritiers retrouvés à qui nous avons révélé l’origine de leurs droits et que nous représentons. Ce travail de règlement et de représentation est composé de travaux très divers. Cela consiste aussi bien en la signature des actes obligatoires liés à l’avancée du dossier de succession qu’à la gestion pratique et global du dossier : de la signature d’autorisation de clôture de comptes à la réalisation d’avis de valeur, la mise en vente de biens immobiliers et le débarras de ces derniers ; cela consiste aussi à diligenter les diagnostics obligatoires et à mettre évidemment en sécurité la totalité des biens. Il peut enfin aussi nous revenir de procéder au dénouement des contrats d’assurances vie. Cette mission globale qui nous est confiée est réellement passionnante, en ce qu’il faut avoir de grandes qualités organisationnelles, juridiques, mais également pratiques pour réussir à jongler parmi tous ces domaines de compétences. Il faut également être très mobile, car ces différentes missions nous entraînent, moi-même et mon collaborateur Alexis Rauber, sur les routes presque tous les jours. Notre succursale couvre huit départements : le Rhône, la Loire, l’Ain, Savoie et Haute-Savoie, l’Isère, le nord Drôme et le Nord Ardèche. Je suis très attaché à ce secteur et ne me verrai pas travailler ailleurs, mais l’investissement en énergie est réel.
La psychologie et l’empathie sont indispensables dans ces circonstances.
Y a-t-il des savoirs-êtres que vous jugez nécessaires pour être un "bon" généalogiste successoral ?
Oui : aimer l’autre est indispensable. Il ne faut pas oublier que le point de départ de nos missions est généralement le décès d’un parent plus ou moins éloigné. Nos recherches nous conduisent parfois à annoncer des disparitions susceptibles de réveiller de vieux souvenirs, pas forcément agréables pour la personne retrouvée. La psychologie et l’empathie sont par conséquent indispensables dans ces circonstances. A contrario, nous permettons également de rattacher et de réunir des familles qui s’ignoraient et qui sont heureuse de se retrouver ou de se trouver. À une époque où les moyens de communications n’ont jamais été aussi développés, il peut être difficile d’admettre que certaines personnes finissent leur vie en étant si isolées… Cet aspect du métier réclame de l’agilité et de la bienveillance, c’est certain.
Que diriez-vous de l’action que vous menez au quotidien pour les héritiers ?
L’un des points essentiels, de mon point de vue, c’est la possibilité pour l’héritier retrouvé de faire valoir ses droits ignorés, en toute sécurité. Cet élément est parfois minoré mais il n’est pourtant pas des moindres : notre expertise juridique et tous les process qui sont les nôtres, encadrés par ailleurs par une certification ISO, font que nous œuvrons dans l’intérêt des héritiers afin qu’ils puissent percevoir la part d’héritage qu’ils n’auraient pas perçue sans nous, mais cela sans avoir le moindre risque d’aléas ! Le droit des successions est complexe et le règlement de ces dernières peut être long, les héritiers ne sont souvent pas initiés à ces procédures et apprécient notre intervention qui leur apporte au final beaucoup de sérénité. Et puis vous savez, le nombre d’héritiers retrouvés chaque année est conséquent ; c’est, en moyenne, environ 14 à 15 héritiers par dossier. Sur ces derniers mois, j’ai même eu des successions pour lesquels il y avait plus de 50 héritiers retrouvés. Et pour vous donner un ordre d’idée, cela nous a menés à procéder à des recherches en Algérie, en Tunisie, au Maroc, en Pologne, en Ukraine, au Vietnam, au Congo, en Islande et même aux îles Rodrigues ! Tout cela est assez fascinant mais c’est aussi beaucoup de travail.
Cela nous mène à procéder à des recherches en Algérie, en Tunisie, au Maroc, en Pologne, en Ukraine, au Vietnam, au Congo, en Islande et même aux îles Rodrigues !
Auriez-vous une anecdote d’un dossier particulier qui nous permettrait de mieux comprendre les coulisses de votre métier ?
Oui, je peux vous évoquer deux dossiers qui m’ont particulièrement marqué. Dans le premier, nous avons été mandatés par un notaire réunionnais à l’effet de retrouver un héritier présent en métropole. Des dernières informations que ses cohéritiers détenaient, il habitait en région lyonnaise. Nous l’avons finalement retrouvé et rencontré dans un bistrot, à 22h, en région strasbourgeoise, il s’agissait d’un SDF qui avait fréquenté plusieurs foyers, ce qui nous a permis de le suivre au fil des années passées. Le patrimoine dont il héritait n’était pas négligeable et cela lui permettrait assurément d’avoir un nouveau départ. Nous avons pris attache avec une assistante sociale afin qu’elle puisse l’accompagner dans cette nouvelle vie qui s’ouvrait à lui et éviter que des personnes peu scrupuleuses abusent de cet héritage. L’histoire ne nous dit pas, en revanche, ce qu’il est devenu depuis. Dans le second, nous avons été mandaté pour retrouver les héritiers du sang d’une personne décédée suite à un homicide et ayant laissé un testament sur lequel figurait son ex-épouse qui ignorait le décès de son ex-compagnon. Nous l’avons identifiée et retrouvée, mais elle a souhaité dans un premier temps renoncer. Nous lui avons expliqué son intérêt à accepter cet héritage très conséquent - il était supérieur à un million d’Euros - et surtout la sécurité que nous lui apportions. Elle nous a fait confiance. Le règlement du dossier a été très long, il a pris cinq années en raison de problématiques immobilières complexes. Nous avons appris que les cendres du défunt se situaient sur le caveau familiale de ses cousins qui pensaient hériter de lui. Une fois qu’ils ont compris que malheureusement ils ne percevraient rien, ils n’ont plus souhaité conserver l’urne contenant les cendres et ont menacé le notaire de lui envoyer l’urne à son Etude par la poste ! Une situation très délicate que l’on m’a demandé de gérer, et c’est ainsi que je me suis retrouvé au jardin du souvenir d’un petit village d’Isère à répandre les cendres du défunt, la légataire ayant refusé de le faire… ! Le tout, évidemment, encadré par des forces de police qui se sont chargées ensuite de dresser un procès-verbal de cette scène pour le moins étonnante. Le généalogiste doit être multicarte et prêt à parer à toutes les situations !

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