
4 questions à Thomas Bourelly, responsable de secteur
Rattaché durant 13 ans à diverses équipes et territoires, Thomas Bourelly est, depuis cet été, responsable de secteur. Il a accepté de répondre à nos "4 questions à…", l'occasion d'en apprendre plus sur un parcours atypique et une haute exigence du métier de généalogiste successoral.
Thomas Bourelly n’est pas très loquace. Sans doute, cela n’est pas étranger à sa fréquentation assidue de centres d’archives silencieux et sobres. Historien de formation, il a en effet passé de nombreuses années à fouiller d’abondantes documentations, notamment pour l’écriture de son DEA sur l’histoire urbaine de Lyon et plus précisément le développement du chemin de fer entre 1862 et 1937. Geste et intérêt finalement très naturels pour ce fils de cheminot et d’une directrice d’école. Ce dernier poursuit un temps en thèse mais déplore vite un enlisement dont il veut se dépêtre : "cet aspect théorique me déplaisait à l’université, et l’enseignement n’étant pas ma vocation, seule la recherche à proprement parler m’intéressait". Cette aisance pour les recherches généalogiques et la mise en lumière du patrimoine lui permet de travailler un temps pour la constitution d’histoire d’entreprise : "une tannerie à Romans-sur-Isère cherchait à se développer aux USA, j’en ai retracé le parcours dans un beau livre d’histoire". Mais lorsque sa femme, enseignante, est mutée en Ile-de-France, il la suit et tente sa chance en envoyant en 2006 une candidature spontanée à ADD et Associés. Il ne doute pas que sa connaissance des archives et son goût pour l’investigation saura les séduire. Pari gagné puisque Thomas Bourelly se trouve, céans, recruté.
Vous êtes depuis peu responsable de secteur, quelles en sont les missions et pour quelles raisons avez-vous accepté cette nouvelle charge ?
Les enjeux sont assez variés : il s’agit tout à la fois d’animer une équipe de recherche, de coordonner le travail au sein de celle-ci afin de permettre la meilleure réalisation des dossiers ; il faut aussi veiller à une gestion optimale du portefeuille de chacun, de façon à en garantir la productivité. Puis coordonner le travail avec les autres équipes ainsi qu’avec le service règlement : cet aspect inter-service est indispensable. C’est à ce prix qu’il nous est possible de gagner en efficacité et de mettre en place une organisation permettant de s’inscrire dans la dynamique globale de l’Etude. J’ai accepté bien volontiers d’en prendre la charge car l’intérêt me semble clair : je dois impulser puis incarner une ligne directrice au sein de mon équipe afin d’optimiser les recherches ; il s’agit aussi d’apporter un certain dynamisme pour être au plus près des exigences – mutantes ! - de la profession et surtout d’un marché qui est de plus en plus concurrentiel.
Un chercheur ne lâche pas son objet tant qu’il ne l’a pas totalement dénudé : nous devons retrouver l’intégralité des héritiers, il n’y a pas d’à peu près possible.
Avez-vous constaté des mutations dans le temps de l’activité quotidienne du chercheur en généalogie ?
Notre travail est désormais multiforme, il a sensiblement évolué depuis mon entrée dans l’Etude. Il faut savoir aujourd’hui répondre à des sollicitations tant administratives que juridiques ou commerciales. Ce n’est pas sans intérêt ; cela suscite une adrénaline qui nous permet d’imaginer, pour chaque dossier, les solutions les plus adaptées, mais le niveau d’exigence s’est rehaussé et il nous faut endosser divers rôles. En termes d’intervention, le territoire que je quadrille aujourd’hui est celui du Grand Ouest, des Hauts de France et de l’Ile De France mais concrètement, même si la connaissance fine d’un secteur permet une meilleure appréhension des recherches et offre une efficacité accrue dans la réalisation, et que l’objectif reste bien sûr de savoir exploiter au mieux les ressources offertes par notre secteur d’intervention, les ressources en ligne permettent une flexibilité et un champ d’intervention largement étendu. C’est une nouveauté notable de ces dernières années ! D’autant que nous nous sommes aussi constituées nos propres bases car le métier a dû évoluer sur ce point. Evidemment, il n’y a pas substitution : nous sommes encore beaucoup sur le terrain, mais les atouts numériques sont considérables.

Quelles sont les qualités essentielles pour s’épanouir dans cette profession ?
Assurément, la curiosité et la perspicacité sont indispensables. Nous travaillons de longues heures à débusquer des informations qui ne sont pas aisément accessibles : fouiller, établir des liens, supposer des pistes font partie des dispositions nécessaires. L’adaptabilité, également, est cruciale : il faut savoir s’approprier tout type de situation et certaines ne manquent pas de surprise. Il faut de la réactivité et de l’esprit d’initiative. Un chercheur ne lâche pas son objet tant qu’il ne l’a pas totalement dénudé : nous devons retrouver l’intégralité des héritiers, il n’y a pas d’à peu près possible. Enfin, bien sûr, il y a un aspect commercial indéniable qui réclame de nous une intelligence sociale afin d’être en mesure de s’adapter à un public que nous ne choisissons pas et à qui il nous faut nous adresser correctement. Ce contact avec nos clients est désormais primordial. Nous entrons dans une logique de service et il faut savoir se rendre disponible. Je sais aujourd’hui gérer ces relations de manière positive, abstraction faîte bien sûr des cas sensibles qui peuvent nous mettre en difficulté. C’est un aspect pour lequel je cherche quotidiennement à me perfectionner car faire œuvre de pédagogie devient central dans notre métier.
Récemment, j’ai appris à un héritier que sa mère avait été mariée puis divorcée avant de connaître son père !
Qu’est-ce qui, pour vous, fait la richesse du généalogiste ?
Nous touchons déjà à des aspects sensibles : la mort et l’argent. Et puis, chaque décès, chaque famille, recèle une histoire qui lui est propre. Outre donc les nombreuses anecdotes mystérieuses que chaque chercheur est en mesure de relater, le fait que nous touchions aux rapports humains implique une remise en question permanente de notre vision des choses. Il faut concevoir les comportements individuels à l’aune des valeurs de l’époque. Remettre les rapports humains dans leur contexte permet, par exemple, de mieux appréhender des naissances hors mariage. Car il n’est rare d’apprendre à des personnes l’existence de demi-frères ou sœurs ! De même nous touchons à l’histoire des mœurs et des familles, qui ont évolué depuis le XIXe siècle. Récemment, j’ai appris à un héritier que sa mère avait été mariée puis divorcée avant de connaître son père ! Cet héritier semblait pourtant catégorique. Seule la production des actes d’état civil et du jugement de divorce m’a permis de le convaincre… Notre métier consiste précisément à garder ce regard objectif .
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